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Interview avec Din par Ylej

samedi 18 juin 2005, par RYoGA



Publiée sur le site du Festiblog

Ceux qui suivent la rubrique backstage savent que l’une des premières interviews réalisée dans le cadre de ce festival a été celle des excellents Din et de Ryoga. A titre purement indicatif, précisons que cette rencontre a eu lieu dans un Starbucks Café, un endroit dans lequel on ne sert pas d’alcool...

Comment avez-vous commencé à dessiner ?

Din : Comme la légende le veut : dès que j’ai su tenir un crayon dans ma petite main gauche potelée, à peu près vers 2-3 ans. Je n’ai pas eu de cours de dessin quand j’étais petite, donc j’ai toujours dessiné plutôt librement et au feeling. Cependant je suis des études de graphisme depuis 3 ans (à l’école LISAA) dont je suis fraichement diplômée.

Ryoga : Félicitations !

Din : Merci ! Mais bon ça se voit que je n’utilise pas ma formation en dessin académique ou en croquis de nu pour faire les dessins de mon blog je crois !

Ryoga : Je vais tâcher de répondre à la même question ce qui est un gros problème pour moi parce que d’une part je suis dyslexique et d’autre part je n’ai aucune mémoire. Mais t’es qui ? Ha oui euh bonjour, moi c’est Ryoga. Je vais répondre très bêtement mais je crois que j’ai toujours dessiné. Autant y a des trucs que j’ai arrêtés dans ma vie comme la boisson…

Din : … et te droguer…

Ryoga : …aussi, autant le dessin, j’ai eu beau essayer, je n’ai jamais cessé.

Din : …moi c’est pareil, j’ai abandonné une brillante carrière dans le mannequinat et mes sulfureuses études de droit en biochimie, mais le dessin je peux pas.

Ryoga : Quand j’ai eu 4 ans, je me suis dit « il faut que je fasse du dessin académique » et puis je me suis dit « Non ! La vie est trop belle pour être gâchée ! Soyons heureux, il fait beau ». Et je me suis mis à dessiner. Mon style c’est du presque Trondheim mâché. Je vous pose la question, pourrait-on vivre sans dessiner ?

Din : Non ! On ne pourrait pas. A moins d’un accident, et encore je crois que je me pendrais.

Ryoga : Pour reprendre, je voulais annoncer ma prochaine exposition, j’ai gardé tous mes dessins d’enfance. Tiens, ça n’a rien à voir mais je voulais dire que Din est gauchère.

Din : Les gens croient que les gauchers sont des extraterrestres, on nous brime, personne ne nous comprend…

Pouvez-vous présenter votre blog ?

Din : J’ai commencé mon blog en mars 2005, j’essaye de faire une note par jour depuis.

Ryoga : Ca m’épate !

Din : Oui c’est normal que ça t’impressionne (notez mon air supérieur et passionné). Alors mon blog c’est un endroit coloré avec plein de choses qui bougent ou qui réservent des surprises quand on clique dessus. Vous pouvez y lire des petites BD plus ou moins affligeantes sur la vie de mon ours en peluche Pookey et moi... des fois j’ose aussi impliquer ma propre famille ou mes amis là dedans. Et euh c’est un bon exercice d’y travailler tous les jours.

Ryoga : Tous les jours mais tu es maso !

Din : Totalement, c’est un blog maso.

Ryoga : Je tiens à dire que la mise à jour régulière est une aberration, il faut vivre à coté.

Din : Mais je vis à coté !

Ryoga : C’est ça, la nuit donc !

Comment en êtes-vous venu à blogger ?

Ryoga : Ma foi, internet et moi, on se connait depuis longtemps. Dans les années 60, je postais des dessins dans les forums pour illustrer des événements. Et donc c’était une pratique quotidienne et facile pour moi de dessiner en quelques secondes, de scanner et de colorier. Et puis quand 20six nous est tombé dessus de manière aussi extraordinaire, je ne m’imaginais pas que ça prendrait une telle place…

Din : Avant, je ne connaissais vaguement que des skyblogs... Et puis il y a eu Angel, Cali, Boulet, Cha, Mélaka, Tanxxx, Kek, Gamin, Stellou, Capucine et Lib… oui ok j’arrête !

Ryoga : Moi le blog de Laurel, c’est le premier que j’ai découvert.

Din : C’est émouvant.

Ryoga : Très !

Din : J’avais déjà commencé d’autres blogs avant, mais ça n’était pas très intéressant, je racontais des bribes de ma petite vie et ça n’était même pas bien écrit (c’est sûr que quand c’est bien écrit, ça donne tout de suite autre chose ! il n’y a qu’à lire a n g e l ou Folie Privée) Donc comme je dessine à peu près tout le temps, et que j’aime beaucoup suivre les blogs dessinés, je me suis dit que j’allais essayer de me lancer là dedans aussi. Je ne suis pas allé sur 20six ou over-blog parce que je voulais quelque chose de personnel, je suis une vraie rebelle.

Ryoga : Et une geek !

Din : Or donc, avec mes cours de Dreamweaver et mes petits doigts potelés…

Ryoga : … je ne connais pas ce programme « mépetidoapotelé » …

Din : … je fais des mises à jour tous les jours.

Ryoga : Tu vas te lasser, tu vas avoir du mal à te renouveler et tu vas finir par te mettre nue.

Din : Oui plus de nu prochainement.

Ryoga : Pour résumer ta motivation de création de blog vient de ton admiration du travail artistique d’autres personnes. C’est pourtant simple !

Din : Ce que tu parles bien !

Ryoga : Ouaip. Moi j’ai créé un blog pour une autre raison. J’avais la flemme d’aménager une section dessin dans mon site perso. Je voulais que les gens puissent savoir ce que j’étais en train de faire ; mes amours, mes amis, mes emmerdes. Et tout ça avec une URL super simple genre http://www.20six.fr/Ryoga. Le but premier c’est que tous ces gens abandonnés, qui ont quitté ma vie puissent garder une trace de moi, notamment après ma mort ou quand j’ai plus de forfait. C’est vachement important.

Quel était ton public cible au démarrage ?

Ryoga : Ma mère s’est mise au net depuis 3 ans. Grâce à cela, je n’ai plus besoin de l’appeler pour qu’elle connaisse ma vie. Après ça a été ma petite amie, mes amis et le grand public. D’ailleurs j’ai oublié de dire que c’est Gally, que je connaissais d’avant, qui m’a dit « Fais un blog ».

Din : Au départ moi aussi c’était pour mes amis.

Ryoga : Tu mens tu copies sur moi !

Din : Non parce que moi ce n’était pas pour ma mère à la base. Et des fois, je préférerais qu’elle ne vienne pas.

Ryoga : Ouais parce qu’il y a des trucs tendancieux dans ton blog.

Din : oui dans la partie secrète… Ensuite, je le faisais plutôt pour me faire plaisir.

Ryoga : C’est mal !

Din : Oui c’est mal de se faire plaisir, enfin euh… .

As-tu rencontré des gens grâce aux blogs ?

Din : J’ai eu le grand plaisir de rencontrer des bloggueurs que j’admire beaucoup ! Et aussi vous ! Bref, des gens sympathiques.

Ryoga : C’est tout, t’es nulle ! J’ai fait une première rencontre de bloggueurs, une IRL (In Real Life) il y a un an. Je suis monté à Paris et j’y suis resté tellement c’était bien. Y avait Laurel, Cha, CMAX et plein d’autres dont j’ai oublié le nom. Avant y a eu Solliès Ville, j’ai vu Melaka, Reno, Boulet mais je ne leur ai parlé. On ne se rend pas compte mais c’est des gens très impressionnants qui dessinent vachement bien.

Din : C’est vrai qu’on ne se rend pas compte.

Ryoga : J’ai aussi organisé le festival d’animation improbable en contre festival de celui d’Annecy. J’y invite plein de gens qui ne viennent pas. C’est vraiment un truc que je suis heureux de faire comme ça. La veille, je me suis dit « Bon allez, je ne vais pas à Annecy, après j’invite des gens ». En Avignon, j’ai fait un four, à Paris ça a mieux marché. Le blog ça permet d’exhorter des passions. C’est beau ce que je dis quand même.

Avez-vous une anecdote particulière liée aux blogs ?

Din : J’aimerais bien raconter que j’ai retrouvé une super copine d’enfance grâce aux blogs, ou que j’ai sauvé la vie d’un gosse dans un immeuble en flammes grâce aux blogs...

Ryoga : J’aimerais tellement que les femmes m’offrent leur corps.

Combien de temps passez-vous sur les blogs, le votre compris ?

Din : J’essaye de ne pas y passer trop de temps, mon but n’est pas de faire une super BD par jour, très travaillée et divinement mise en couleurs ! Si on compte le dessin, la coloration et la mise en ligne, je dois y consacrer environ 1 heure par jour je crois.

Ryoga : Pourquoi pas plus ?

Din : Parce que je suis humaine, j’ai mes limites petit...

Ryoga : Tu parles d’un scoop. De mon coté j’avoue que c’est une drogue. Ca prend pas mal de temps. D’autant que depuis quelques mois j’ai l’ADSL. Je regarde les blogs plusieurs fois par jour, c’est idiot, la plupart du temps y a qu’une note par jour.

Êtes-vous sensibles aux commentaires ?

Ryoga : Mes commentaires préférés, c’est les gens que je ne connais pas qui disent « Ouah c’est génial ». J’aime bien. Et puis oubliez vos portables, vos ordinateurs… Quand vous étiez petits, dites moi pas que ce n’est pas vrai que vous n’alliez pas tous les jours à 10h30 voir si vous aviez du courrier. Quand je n’en avais pas j’étais triste, quand j’en avais j’étais heureux. Et ben là c’est pareil sauf que le postier passe tout le temps ! Ha oui et Gio, le commentaire que tu as mis le 2 février, franchement c’était nul.

Din : Ben ça fait plaisir de voir que des gens prennent le temps de laisser un mot si un truc leur a plu ou les a fait réagir ! Enfin depuis quelques temps j’ai quand même décidé de n’avoir de commentaires qu’avec le dernier post en date, comme ça ça permet de passer à autre chose chaque jour, ça reste un truc éphémère quoi (je suis pas revancharde comme Ryoga avec son Gio là, il craint…). Sinon, je ne devrais peut être pas le dire mais tant pis je me lance : j’avoue, je corrige presque tout le temps les fautes d’orthographe de mes commentaires... C’est plus fort que moi, et bon sang y’a sacrément besoin des fois !

Ryoga : Moi j’attends d’être une star, comme ça j’aurais des preum’s. Ha oui et puis pour celui qui m’a demandé quand est-ce que je ferai un gag drôle. Et ben je m’en fous de ce mec.

Quelles sont vos influences graphiques ?

Ryoga : Moi c’est Trondheim et les mangas pour la rythmique et la narration. En 2001, j’ai acheté plein de BD. Depuis plus. A ce propos, j’ai une phrase de quelqu’un qui disait quelque chose. Je crois que c’est Frédéric Back ou peut-être pas qui disait « Pour faire de l’animation regardez la réalité ». Alors moi pour dessiner, je regarde la peinture et je vais au cinéma. Quoi comment ça c’est pas la réalité ?

Din : On me dit souvent que j’ai une odieuse et tenace influence nippone (je vénère les Clamp, Miyazaki , Tezuka, et plein d’autres noms barbares que je vous épargne). Comme tout le monde, il y a Trondheim, Larcenet, Julie Doucet, Sfar … Et mine de rien y’a aussi Mimi Cracra, Geluck, les Playmobils, pis y’a les blogs que je lis bien sûr, à force d’en visiter autant ça marque (par exemple Cali et Boulet, eh ben j’y pense souvent quand je me rase).

Que pensez-vous des flux RSS ?

Ryoga : C’est quoi RSS ?

Din : Pour faire comme si j’avais un vrai avis, je dis que c’est juste un truc pour les flemmards avec un rire hautain... mais je n’en pense pas grand chose en fait : je n’utilise pas ce système pour suivre les blogs que je lis, et mon blog n’en a pas non plus.

Ryoga : Mais c’est quoi ?

Din : Rien c’est de la triche, non au flux RSS !

Et en dehors des blogs où peut-on voir votre travail ?

Din : J’ai un site internet (doki 2) avec des illustrations, des travaux faits à mon école, des fans arts et d’autres choses encore.

Ryoga : Les blogs c’est bien parce que ce n’est qu’une petite partie de notre personnalité. Je fais aussi de la peinture exposée sur les murs de ma chambre, je fais de la vidéo exposée sur la télé de ma chambre et des fois y a un truc qui te tombe dessus que tu ne comprends pas genre une expo dans un musée… Sinon on peut voir mes dessins sur Ciné Cinéma dans Opération Frisson et d’autres émissions puisque c’est pour elles que je travaille actuellement avec bonheur !

Avez-vous des projets BD ?

Din : Pas vraiment, je ne dessine que pour le plaisir. Eh non, mon blog n’est pas là pour faire de grands « coucou ! regardez-moi j’existe et je dessine bien ! » aux éditeurs de passage, il faut le dire.

Ryoga : Moi pareil, mon blog, c’est que du plaisir ! J’en juste envie de partager avec d’autres. J’ai quelques projets écrits que je vais proposer à d’autres.

Un dernier mot ?

Ryoga : ouais, Obi Wan Kenobi, ça vaudrait le coup qu’on approfondisse la question …

Din : Pareil que lui !

NDR : pour des raisons de sécurité nationale, un certain nombre de choses ont été censurées dans cette interview.

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