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Test : Morphite (Switch)

, par RYoGA

No Man’s Sky proposait d’explorer un univers généré de façon procédurale à la recherche de ressources pour améliorer son équipement. Morphite part du même concept mais ajoute une histoire, des donjons et de nombreuses fonctionnalités. Découvrez ce "First Person Aventure" à l’univers coloré à la recherche de la mystérieuse Morphite !

Test publié sur Puissance-Nintendo

Have a break, have a Kitcat

Dans un monde futuriste où toute la galaxie connue est colonisée, Myrah travaille à la base spatiale de Liqyme avec le vieux Mr. Mason, mécano de son état. Ce dernier envoie Myrah en mission rechercher des artéfacts rares sur une planète voisine. Myrah part accompagnée du truculent Kitcat, un chat robot volant qui ne manque pas de répartie. Et autant le préciser immédiatement : les dialogues (en anglais sous-titrés en français) sont fins et amusants, apportant un peu de recul à un univers de science-fiction dont la logique est loin d’être la notre. C’est d’ailleurs grâce à l’excellent doublage du personnage de Myrah que l’on s’attache très vite à elle, malgré son absence de visage...

En effet, la première chose qui frappe avec Morphite, c’est évidemment son aspect visuel. Les graphismes sont volontairement polygonés de façon exagérée, pour un style qui peut autant séduire que déplaire. Le minimalisme des personnages, créatures et environnement concourt à faire travailler notre imagination. Personnellement, j’ai apprécié la démarche et le choix des couleurs. La bande son n’est pas en reste avec des thèmes au synthétiseur qui nous envoient directement dans les années 80, une période qui revient actuellement à la mode.

Perdu dans l’espace

Le cockpit de notre vaisseau spatial sert d’interface au jeu. Nous pouvons y consulter les missions en cours mais aussi une carte du système solaire, composée de multiples points qui sont autant de galaxies explorables. Faire défiler avec le stick droit cette carte de l’espace permet de se rendre compte qu’il a y a beaucoup de galaxies disponibles, tellement que l’on n’en voit pas la fin. Et pour cause, elles sont générées aléatoirement et à l’infini. Ce champ d’exploration hors-norme ne concerne heureusement pas le scénario qui va venir s’implanter dans une vingtaine de planètes qui sont toujours les mêmes d’une partie à l’autre.

Chaque galaxie est composée d’une ou plusieurs planètes. Au début du jeu, toutes les planètes ne sont pas accessibles car certaines s’avèrent trop chaudes pour y accoster, d’autres trop froides. Vous ne pourrez aller sur ce type de planètes qu’une fois votre combinaison d’explorateur.rice améliorée.

Heureusement pour Myrah, la première planète sur laquelle elle va débarquer est hospitalière. La mission consiste à collecter des informations sur la flore et la faune. A l’aide d’un détecteur, vous scannez les animaux, les pierres, les plantes ou les constructions qui se présentent devant vous. Ces informations sont une monnaie d’échange indispensable lors du prochain passage sur une base spatiale. Avec quelques missions lambdas distribuées par des habitants esseulés, c’est le seul moyen de faire de l’argent pour acheter munitions, fuel et améliorations de votre équipement.

Nous voilà donc avec un petit détecteur pour scanner tout ce qui nous entoure. Plusieurs secondes sont nécessaires pour remplir la barre de détection et valider le scan. Vous risquez d’entendre souvent le petit bip de caissier.ère de supermarché ! S’il est facile de scanner un arbre immobile, cela l’est beaucoup moins avec un animal en mouvement. Il est possible d’améliorer votre équipement pour faciliter la vitesse et la portée des scans, mais certains insectes ou oiseaux très rapides s’avèrent impossibles à scanner à moins d’attendre qu’ils se bloquent dans le décor !

Globalement, la prise en mains est bonne, et viser avec le deuxième stick s’avère relativement précis, d’autant qu’un lock peut nous aider à cibler de nombreuses choses. Faire défiler les armes par les touches de la croix directionnelle ou bien par un menu défilant accessible avec la gâchette L est bien trop long et nous fait perdre un temps fou tout au long du jeu.

Après avoir fait "vos emplettes", il est temps de regagner le vaisseau pour vendre ces informations.

Allez plus haut...

Votre vaisseau a besoin de fuel pour voyager. C’est la capacité du réservoir qui détermine principalement votre distance d’exploration maximale. Avec le temps, il sera possible d’améliorer votre vaisseau et notamment sa capacité de stockage d’essence.

Chaque galaxie dispose de sa base orbitale où vous pouvez faire le plein, quoiqu’il suffise d’attendre sur place la plupart du temps que le réservoir se remplisse tout seul. Les bases sont toutes dessinées sur le même modèle mais leurs salles et stands sont générées aléatoirement. C’est l’occasion de faire le plein de munitions dans des containers abandonnés, de vendre ses ressources ou d’améliorer son vaisseau, ses armes ou ses armures. Quand il ne s’agit pas d’éviter les tirs d’autres mercenaires belliqueux.

C’est la petite routine du jeu qui se met en place. Chaque nouvelle mission nous invite à partir dans l’espace vers une galaxie lointaine. Comme la réserve de fuel est généralement insuffisante, vous vous arrêtez dans une galaxie intermédiaire. La curiosité, le besoin de faire le plein, et de collecter des scans pour faire de l’argent, sont les moteurs de l’exploration d’une planète aléatoire. Sur cette planète, vous ne savez pas sur quoi vous allez tomber : des animaux à chasser, des villages abandonnés, des cavernes dont les parois à exploser sont autant de ressources minérales à collecter... quand vous ne tombez pas sur un autochtone qui vous propose une inutile mais sympathique chevauchée à dos de lézard ou autre créature étrange. De l’attaque de zombies à une course de pod-racers, ou encore faire cuire dans un feu de camp des chamallows à enfourner dans la bouche de boy-scouts aliens, les événements inattendus sont légions.

Selon la façon dont vous jouez, cette exploration peut représenter environ 80% du jeu lui-même. Il y a une certaine fascination à découvrir les environnements visuels, très variés. Une fascination qui n’est pas loin de celle éprouvée par celui qui foule du pied une région inexplorée. Chaque partie est différente pour chaque joueur, du fait que tous les éléments du jeu sont mélangés sur la multitude de planètes disponibles. Évidemment, passé quelques heures ou dizaines d’heures de jeu, les mêmes éléments se recyclent, et selon les tempéraments, une petite lassitude peut se faire sentir.

Le jeu peut également créer quelques frustrations tandis que des phases de navigation ou de combats spatiaux se déclenchent aléatoirement entre deux voyages. Ces séquences d’action sont en effet fort sympathiques et on aurait aimé pouvoir les provoquer.

The Legend of Morphite

Les 20% du jeu restant correspondent à l’histoire et aux missions principales proposées. Très rapidement, Myrah débarque sur une planète au sein de laquelle des portes mystérieuses renferment des salles tout aussi étranges. Nous avons affaire à des donjons de petites ou moyennes envergures remplis de mécanismes. Que ce soit des boutons à presser dans un certain ordre ou certaines armes spécifiques, les énigmes ne sont jamais difficiles.

A la fin de ce premier donjon, Myrah fait l’expérience de la Morphite, une étrange énergie dont elle ne comprend rien de prime abord. La Morphite lui délivre une relique ancienne, mais également une nouvelle arme dans des séquences qui confirment la filiation avec la saga Metroid Prime, à laquelle de multiples références sont faites tout au long du jeu.

Plus l’histoire avance et plus elle réserve de surprises. Les donjons rencontrés sont de plus en plus grand, de plus en plus complexe, et utilisent systématiquement l’arme qui vous a été délivrée précédemment. Comme dans un Metroïdvania, les armes récupérées améliorent également votre possibilité d’exploration des planètes. Faire une carte du ciel pour se souvenirs de revenir à tel endroit ou tel autre parait en revanche un peu délicat à cause du nombre élevés d’environnements. Les galaxies présentant toujours à un moment où un autre les mêmes éléments, on se contente d’avancer et de profiter de l’instant présent.

Le scénario peut être parcouru en une quinzaine d’heures, mais ce serait oublier l’exploration de nombreuses planètes intermédiaires qui en rajoute facilement une quinzaine d’autres. La découverte pure ou la recherche de matériaux pour améliorer son équipement est un but en soit, même si ça ne s’avère pas aussi essentiel que prévu. Pour ceux qui voudraient errer sans but : les planètes sont infinies et aléatoires.

La plupart des armes récupérées au cours de l’aventure sont des armes de tir, aux puissances et effets spécifiques. Les deux dernières armes gagnées amènent toutefois de profond changement de gameplay. Ces armes de déplacement s’avèrent mal optimisées et les échecs sont légions avant d’arriver à passer ces difficultés. Pour rester avec les problèmes du jeu, de nombreux bugs du moteur, comme des murs ou sols traversables, témoignent de difficultés de développement.

Après différentes rencontres avec des protagonistes de toute sorte, Myrah découvre enfin la véritable nature de ce pouvoir qu’elle convoite.

La découverte de l’espace est une expérience absolument fascinante que les fans d’exploration pure ne voudront pas manquer. Par sa narration soignée et sans concessions mais également son style visuel épuré, Morphite se rapproche de la qualité de certains jeux uniques comme Another World. Les défauts techniques réels et parfois surprenants sont certes dommages mais l’expérience a été si dépaysante qu’ils ne nous ont pas empêché de passer un très moment.