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Test : Resident Evil : Revelations 2 (Switch)

, par RYoGA

Après un Resident Evil : Revelations réussi, Capcom enchaîne avec un deuxième épisode en 2015. A l’inverse du premier qui était exclusif à la 3DS au lancement, celui-ci est alors destiné à toutes les plateformes... à l’exception des consoles Nintendo. Autre changement majeur : le séquençage stylistique du scénario façon épisodes de série télé du premier épisode est cette fois-ci bien réel avec des sorties hebdomadaires de chaque mission en DLC. Aujourd’hui, cette version Switch est enfin l’occasion pour les possesseurs de consoles Nintendo de faire cet épisode, dans une version complète.

Test publié sur Puissance-Nintendo

Tout comme le premier épisode, Resident Evil : Revelations 2 n’est disponible en Europe qu’en dématérialisé sur l’eShop. Les fans de Resident Evil devront donc faire le ménage dans la mémoire de la console ou penser à investir dans une carte micro SD car le jeu fait tout de même 26 Go ! Un poids quand même un poil honteux pour un jeu de ce calibre. A titre de comparaison et pour rester dans les jeux récents, un jeu comme Xenoblade Chroniques 2 fait lui 13 Go.

La suite des révélations

Sachez tout d’abord qu’il n’est pas nécessaire ni même recommandé d’avoir fait Resident Evil Revelations (mon test ici) pour découvrir ce deuxième épisode. En effet, les fameuses révélations que l’on aurait pu attendre avec le premier opus n’en étaient pas au regard de la série, et il n’en sera pas non plus question ici. Le titre "Révélations" s’adapte donc plus à un style de narration utilisé dans ces spin-of, avec des missions encadrées de trailer, à savoir un résumé de ce qui s’est déjà passé et une bande-annonce alléchante à la fin.

D’autre part, hormis quelques citations rapides, les événements qui se sont déroulés à bord du Queen Zenobia et leurs conséquences ne sont jamais le sujet des nouvelles péripéties qui attendent nos nouveaux personnages.

Quand Barry rencontre Redfield

L’intrigue commence avec l’enlèvement de Claire Redfield et Moira Burton par des terroristes sans foi ni loi. A leur réveil, elles se retrouvent enfermées dans des geôles plus que croupies et ne vont pas tarder à rencontrer des créatures sorties de leurs pires cauchemars. Comme toujours dans les Resident Evil, le mot d’ordre est de survivre et de s’échapper de cet enfer, si possible en comprenant qui est à l’origine de ces ennuis.

L’ensemble est plus sérieux que RER : le (toujours très bon) doublage français lorgne plus du côté du thriller fantastique que de la série Z. Le jeu est également disponible en anglais et en japonais.

Resident Evil Revelations 2 renoue avec la possibilité de switcher entre les deux personnages à tout moment pour utiliser leurs capacités spéciales. Si Claire Redfield a fait ses preuves dans le passé, la jeune Moira est loin d’être une combattante aguerrie. L’adolescente se rend utile en tenant une lampe-torche indispensable dans la pénombre ou en utilisant une pied de biche pour débloquer des portes barricadées.

En combat, incarner Claire s’avère judicieux la plupart du temps. Il existe néanmoins certains passages où les mouvements de Moira s’avèrent indispensables, sans compter le fait qu’avec sa lampe-torche elle est capable d’éblouir les ennemis et de révéler des bonus que Claire ne peut pas voir elle-même. Enfin, certaines séquences obligent les deux personnages à se séparer et à effectuer des actions l’une après l’autre pour progresser. La tension monte alors que l’on craint pour la vie du personnage laissé de côté.

Claire et Moira ne sont pas les seuls personnages jouables dans le mode histoire. Le vétéran Barry Burton est aussi de la partie dans une autre partie distincte de l’aventure. Lui aussi fait équipe avec un partenaire inattendu dont les pouvoirs spéciaux vont les sortir de bien des dangers. Sans trop en dévoiler, l’approche est originale dans un Resident Evil, mais déjà vue dans un jeu comme The Last of Us, dont ce Revelations 2 semble avoir voulu clairement s’inspirer. L’alternance des deux personnages que tout oppose fonctionne encore mieux ici, de part la nature du coéquipier à priori sans défense. Heureusement des briques semées partout dans les décors peuvent servir de bon moyen de défense.

Le système de switch de personnage a déjà été vu dans la série puisque Resident Evil 0 sorti en 2003 sur Nintendo Gamecube utilisait déjà le procédé. Rebecca et Billy étaient d’abord liés par des menottes avant de se retrouver séparés et de résoudre les casse-têtes ensemble. Toutes les situations de tension sont (ré)utilisées ici et si elle ne brilent pas par leur originalité, elles ont le mérite de fonctionner.

Cette version Switch ajoute les contrôles gyroscopiques (avec les Joycons ou en mode portable), nerveux et réussis. Le tactile est une option en mode portable pour choisir des armes. Les vibrations HD sont sensées être là mais n’ont rien de plus que des vibrations normales.

Un épisode vraiment crade

Si la série est connue pour ses moments glauques et ses créatures démoniaques, les concepteurs de RER2 ont vraiment choisi les endroits les plus cauchemardesques pour planter leur décor. Prisons rouillées et sanguinolentes, usines désaffectées, forêts de nuit, immeubles abandonnés et détruits ou égouts poisseux sont les lieux à traverser. La palme revenant à une boucherie particulièrement cradingue où l’on est bien content de ne pas avoir l’odeur.

Plus que jamais, il faut avoir le coeur bien accroché pour traverser les couloirs infestés d’araignées, d’humanoïdes transpercés de clous et de mutants tentaculaires. Avec l’habitude, on repère les terrains de massacres à peine un pied posé dedans. C’est qu’on commence à les connaître les concepteurs de niveaux de chez Capcom ! Malgré tout, l’ambiance, la sensation de ne plus rien maîtriser, la terreur prend le dessus. Et ce ne sont pas les extérieurs, tout aussi terrifiants, qui vont nous rassurer.

Revelations 2 enrichit la palette d’action de nos personnages désormais plus agiles. Courir, esquiver, attaquer de manière furtive, pousser des caisses, se faire la courte échelle, ramper dans des trous, longer des murs, les situations variées ne manquent pas. En plus des armes de différents calibres et portées, les cocktails faits à partir de combinaisons de bouteilles et d’éléments ramassés ça et là s’avèrent souvent utiles sur le terrain pour détourner l’attention des ennemis voire même les faire exploser. Des pansements ou des désinfectants peuvent être également confectionnés à partir d’herbes et de tissus. Donnez-en à votre coéquipier, il pourra vous soigner en cas d’urgence. De même, vous devez parfois l’aider lorsqu’il se retrouve acculé.

Les personnages secondaires sont souvent sollicités pour ouvrir des coffres spéciaux. Le système de vibration de la manette est utilisé pour repérer l’endroit qui va ouvrir le ou les cadenas. Il ne reste plus qu’à valider la zone en maintenant une gâchette assez longtemps.

Le jeu alterne les phases classiques de la série entre l’exploration sous tension, la recherche de clés en tout genre, des combats acharnés contre des hordes d’ennemis, des passages chronométrés, des boss fight d’anthologie ou des séquences de dialogue dans les rares moments calmes.

Plus quelques révélations de plus !

Le mode Histoire peut à tout moment être partagé à deux joueurs. Un simple ajout de manettes par le menu option et vous voilà à deux en écran splitté. Le format d’image est alors réduit et avec beaucoup de noir autour, mais les proportions ont le mérite d’être respectées, évitant une image écrasée. La notion de coopération prend alors tout son sens, jusque dans les situations les plus compliquées. Il m’est arrivé une fois d’avoir à enclencher le mode co-op moi-même avec deux manettes et contrôler l’un puis l’autre des personnages pour passer une énigme. La solution en solo doit exister mais elle ne m’est pas apparue clairement.

Il n’est pas possible de faire le mode Histoire à deux en local sans fil. C’est dommage car chacun aurait pu avoir son propre écran.

Cette édition comprend également les deux épisodes spéciaux "Description d’un combat" et "une petite femme" qui reviennent sur deux moments passés sous silence de l’aventure. Les systèmes de jeu diffèrent de l’aventure principale. Dans le premier, vous chassez en temps limité pour obtenir des rations de survie qui sont autant de possibilités d’échec dans les phases d’action musclées qui suivent. Le deuxième est plus une mission d’infiltration où l’on alterne entre deux personnages aux capacités complémentaires.

Une fois complété, le mode Histoire peut être joué avec deux nouveaux paramètres : en mode chrono ou avec des ennemis invisibles. De quoi relever le défi !

Entre chaque mission du mode Histoire ou Commando, le jeu vous propose de vous connecter en ligne pour partager vos statistiques. Un moyen de comparer ses performances avec les joueurs du monde entier et éventuellement de s’améliorer. Pour se faire, le service Resident Evil.Net, optionnel, est accessible après enregistrement en ligne.

Les scores et performances vous font gagner de la monnaie de jeu à même de débloquer de nombreux contenus comme des armes, des costumes, des figurines ou encore des illustrations. Les costumes sont d’ailleurs particulièrement bienvenus si vous souhaitez dédramatiser un peu le contexte, en faisant porter une tenue de cow-girl à Claire ou une capuche gothique à Moira par exemple.

L’arbre des habiletés est particulièrement intéressant car il permet d’aider le joueur en lui permettant d’acheter des capacités. Accessible depuis les menus du jeu ou entre les missions, ce tableau de compétences améliore sensiblement les déplacements, réactions et forces de vos personnages. Notez que vous pouvez également gagner de la monnaie en scannant chaque jour vos amiibo. Et comme dans le premier RER, la reconnaissance soit-disant journalière est assez aléatoire.

A vos marques, prêt ? Commando !

Le mode Commando qui vous fait affronter des hordes d’ennemis par missions successives est toujours de la partie. Il est disponible en mode local et également en ligne. Cette fois, c’est un vestibule de manoir qui accueille votre avatar, à partir duquel vous avez différentes options, que ce soit l’atelier d’amélioration des armes, le mannequin pour choisir son personnage, le téléphone pour la boutique, et même l’accès au mini-jeu qui s’inspire de Ghouls ’n Ghosts (et qui permet de gagner de l’argent) !

En local, vous pouvez y jouer seul, en co-op avec un ami en écran splité ou même en mode sans fil. Pour peu que vous ayez déjà fini l’histoire, vous disposez d’entrée de jeu d’un large choix de personnages à incarner. Pour chacun de ces personnages, le but sera de terminer les missions et gagner des niveaux pour débloquer leurs armes, habiletés et costumes. Des disques à ramasser dans des coffres de certaines missions et correspondant à des armes peuvent être évalués dans un juke-box dans le vestibule. Un système de pièces différent de la monnaie du mode Histoire (mais qui peut également s’obtenir en faisant des échanges) permet d’acheter les objets sur place et d’approvisionner les munitions avant chaque mission. Des cristaux de vie donnent une seconde chance si vous venez à échouer en pleine mission.

C’est la même chose en ligne où vous pouvez cette fois participer à des missions quotidiennes, créer ou rejoindre une partie avec un joueur en ligne. Cette fois-ci un système de phrases customisables a été instauré pour établir une communication de base avec l’autre joueur. En revanche, le choix de musique technos ne va pas particulièrement avec l’ambiance horrifique du reste du jeu.

La série sur Switch de RER et RER 2 dans des versions de très bonne qualité est une bonne chose pour la console. Les jeux figurent en bonne place dans les classements des meilleures ventes dématérialisées cette semaine, preuve de l’intérêt du public (même si une partie aurait sans doute aimé que les jeux sortent aussi en boite, eu égard à la mémoire de leur console). Verra-t-on bientôt un Resident Evil : Revelations 3 avec plus de liens avec le premier épisode ? On ne dit pas non !