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Test : Shantae and the Pirate’s Curse (Wii U / 3DS)

, par RYoGA

À l’origine prévu uniquement sur Nintendo 3DS, ce troisième épisode de la série Shantae a finalement été développé également pour la Wii U. Nous vous proposons une petite excursion du monde délicieux de Shantae et reviendrons sur les différences entre les deux versions.


Test publié sur Puissance-Nintendo

Comme nous l’avons vu avec les tests des deux premiers épisodes, Shantae et Shantae : Risky’s Revenge, la série Shantae revient de loin. Avec opiniâtreté, Wayforward développe l’univers de la belle demi-génie qui attend son heure. Est-ce que ce troisième épisode va l’amener à rencontrer son public ?

Les contes de la crypte ou les comptes d’apothicaire ?

À la fin de Risky’s Revenge, Shantae perd ses pouvoirs de génie. Dans Pirate’s Curse nous retrouvons la belle danseuse au fond de son lit, en proie à des cauchemars. Est-ce que cela a un rapport avec l’éveil prochain d’une entité maléfique, le Pirate Master ? La journée s’annonce plus que mauvaise : l’Ammo Baron a décidé d’attaquer la ville de Scuttle Town et vous devez déjà vous frayer un chemin dans la bataille. Après avoir vaincu le Baron, Shantae doit se plier aux forces de l’ordre en place et est convoquée au palais du sultan.

La situation dégénère tandis que le savant Mimic fait des expériences sur un tinkerbat, l’un des matelots de Risky Boots. L’ennemi de toujours de Shantae cherche ses compagnons soudainement disparus, et en plus, on lui a volé toutes ses armes ! Une magie noire apparait alors et transforme le tinkerbat en version monstrueuse. Après l’avoir battu, Shantae se voit remettre par Risky la lampe magique que celle-ci lui avait dérobée. Il semblerait bien que quelqu’un cherche à créer des embrouilles dans le royaume de Sequin Land ! Et selon Risky ce quelqu’un ne peut être que son ancien capitaine, le Pirate Master ! C’est bien louche mais Shantae doit suivre Risky pour en avoir le cœur net. Son nouvel objectif est de trouver les cartes maritimes des îles alentours pour atteindre l’île où repose la tombe du Pirate Master.

Cela fait beaucoup de problèmes pour une simple mortelle ex-génie ! Sur le chemin du palais du sultan elle rencontre plusieurs protagonistes qui n’hésitent pas à lui demander de l’aide. C’est le début de nombreuses quêtes et sous-quêtes pour nous guider vers les principaux objectifs.

L’île de la salive, première destination des personnes âgées

Le début de Shantae and the Pirate’s Curse est vraiment très vivant, c’est le moins que l’on puisse dire. Après avoir découvert le moyen d’obtenir chaque carte maritime, Shantae part à bord du bateau de Risky explorer les nouveaux environnements. Sur place, vous traversez les zones en les nettoyant de tous les ennemis qui les occupent. Vous vous servez de l’attaque fouet des cheveux de l’héroïne. Des personnages tous plus déjantés les uns que les autres vous aiguillent petit à petit vers l’accès au repaire du mal. A l’intérieur de ce donjon, Shantae doit retrouver l’arme de Risky et se défaire du boss.

On ne résiste pas à l’envie de vous citer quelques passages hallucinants de ce Shantae. Passons sur les bébés zombies qui veulent des sucettes à la viande que vous trouverez dans les égouts du palace. Sur la folie des grandeurs de Squid Baron, boss déchu qui vit très mal la situation. Sur ces Girl scouts qui se dévêtissent pour se plonger avec extase dans un lac de salive. Ou encore toute la team "boobs" de Shantae qui se pavane en tenue de Princesse Leïa. Oui, Shantae est définitivement axé sur les soutien-gorges de ses héroïnes. C’est ce que l’on appelle le fan-service.

Troquer son singe pour un tournevis

Première surprise : Shantae ne peut plus utiliser les danses de transformation en animaux que l’on trouvait dans les deux premiers épisodes. Rappelons-le, elle a perdu ses pouvoirs ! La voilà qui doit donc récupérer (puis garder) les armes de Risky et progresser plus en avant grâce à ses nouvelles capacités. Une bâche lui permet de planer dans les airs (coucou Aladdin sur Super Nintendo !), un pistolet de tirer sur des cibles ou des ennemis, le cimetière de fendre les ennemis en leur tombant dessus, les bottes de courir tout en pourfendant tout sur son passage et un canon de faire des triples sauts. Voici donc l’attirail pour faire un bon pirate !

On aborde là l’aspect le plus jubilatoire d’un point de vue gameplay. Comme les transformations en leur temps, les armes de Risky confèrent à Shantae des habilités qui vont lui permettre de revisiter les donjons et plus globalement les environnements. À l’instar d’un Metroid, Castlevania ou même Zelda, un pouvoir acquis ouvre de nouvelles opportunités d’exploration à Shantae qui sera capable d’accéder à des passages inaccessibles auparavant. Les petits poulpes cachés qui vous narguaient un peu partout seront enfin à portée de main et pourront être échangés contre des cœurs. Les tinkerbats envoûtés, au nombre de vingt, sont à trouver dans les recoins et servent à débloquer la véritable fin du jeu face au boss.

Demi-génie, je souhaite l’autre moitié

Shantae and the Pirate’s Curse ne propose que cinq îles à explorer. Malgré plusieurs aller-retours (et on apprécie le fait de pouvoir utiliser un item qui nous ramène au début de chaque zone pour éviter les plus délicates) dont certains sont parfois un peu pénibles, le jeu se termine assez rapidement. Les personnages rencontrés ne "servent" qu’une fois. Certains même ne sont là que pour épater la galerie (le pseudo Musclor). Le scénario est développé en partie et on sent bien que plusieurs éléments sont réservés pour une prochaine suite. On reste donc un peu sur sa fin. Le mode "pirate" permet de recommencer le jeu en disposant de toutes les armes de Risky dès le départ, histoire de boucler le jeu encore plus rapidement. À la clé, des galeries d’images supplémentaires.

C’est un peu la différence entre un jeu vendu 40-50 euros dont la durée de vie dépasse au minimum les vingt heures et un titre comme celui-ci, à 16 euros, dont le premier run ne dépasse pas les dix heures. Ce temps de jeu ayant été dévoré, on ne s’en plaindra pas, et c’est sans doute la frustration de ne pas en avoir plus qui parle.

Un jeu extrêmement bien réalisé

Le contenu du jeu et le côté assez classique du level-design ne choqueront pas outre mesure les jeunes joueurs qui s’amuseront beaucoup. Les autres ne pourront que constater que tout a été pensé pour alléger le concept de base. Beaucoup plus de fun, de séquences un peu folles (l’échappée avec Rottytops ou la fuite de la prison). Des donjons tout aussi intéressants et sans prise de tête. Une parfaite promenade de vacances dans des environnements variés et absolument magnifiques, accompagnés de musiques pour certaines fabuleuses. Ajoutez à cela beaucoup d’humour et de bonne humeur et vous obtenez la recette du bonheur, avec un goût de "reviens-y".

Revenons justement sur les graphismes dont la technique se veut clairement inspirée des pixels optimisés de l’ère 16 bits Megadrive / Super Nintendo. Les plus âgés d’entre vous reconnaîtront sans cesse des références à de nombreux jeux de plateforme-aventure de l’époque, de Castlevania à Ghouls’n Ghosts, en passant par Metal Slug, que ce soit dans les décors, situations ou mécaniques de level-design.

Nous conseillons aux possesseurs de la version Wii U de jouer sur leur Gamepad afin d’éviter les pixels un peu trop prononcés du titre sur un grand écran. Ils perdront du coup la possibilité d’afficher en même temps l’écran du Gamepad qui affiche les cartes (simplifiées ici à la Metroïd), les items et les objets spéciaux. Le bouton start suffit à les afficher.

La version 3DS est absolument similaire à la version Wii U, en dehors du fait qu’elle permet d’afficher le jeu en 3D relief. L’effet est particulièrement agréable pour un jeu en 2D avec ses différents plans parallaxes. Ces coquins de Wayforward ont de plus ajouté un petit effet relief sur les rondeurs des personnages, que ce soit les poitrines plantureuses des héroïnes ou le bidon de cet idiot de maire de Scuttle Town. Question prise en main, nous préférons le Gamepad de la Wii U.

Pour terminer, voici un petit RYoGA World qui vous présente le début du jeu en mode découverte. C’était avant de savoir si le jeu allait proposer des transformations en animaux ou autre chose, et en l’occurrence cette fois Shantae utilise les armes de Risky. Les danses, ce sera pour le prochain épisode de la série, Shantae Half-Genie Hero, qui sortira prochainement sur toutes les consoles de salon.


Conclusion

Beaucoup plus accessible et fun que les précédent volets, Shantae and the Pirate’s Curse garde des mécaniques de gameplay réjouissantes mais perd un peu en profondeur. Le jeu est également très court. Heureusement l’excellente réalisation graphique et sonore vient nous transporter dans un univers absolument incontournable.